Pourquoi est-ce que la nuit me semblait si triste ? Pourquoi est-ce que ma vision était trouble, embuée de larmes ? Je levais mon regard du sol pour admirer les décorations de noël qui était en train d'être mise en place, et une nostalgie soudaine parcourut mon esprit ! J'adorais enfant, quand mes parents n'étaient pas à l’hôpital, aller voir le grand sapin de noël, qu'on mettait sur la grande place. Pourtant aujourd'hui, ce souvenir me semble aussi fade qu'un plat mal assaisonné...Je regardais mon téléphone, je venais de recevoir un message de Lola, qui me demandait si je rentrais tard ce soir ! Je m'étais bien gardée de lui dire que mon petit ami avec qui j'étais depuis quatre mois, venait de plaquer....bien évidemment. Je ne veux pas l'inquiéter après tout !

Et c'est curieux voyez vous, car c'est quand on va le plus mal qu'on a l'impression que Tous les couples sont autour de vous. Voir des gens qui se tiennent la main, approfondit mon mal être, et mes pas me conduisent dans un lieu insolite, où je n'aurais jamais eut idée d'aller vue que je n'étais pas de ce gabarit. Lieu de dépravation, et de plaisir : Le cabaret ! En faites, la seule raison pour laquelle j'y vais, c'est parce qu'il y a un bar, de quo boire et donc de quoi noyer son désespoir dans l'alcool. Et pourtant, j'étais bien loin d'être quelqu'un qui s'en laissée abuser. Comme j'étais une jeune fille, j'avais menti sur mon âge en expliquant que j'étais majeur, et le videur, bien trop occupé à se plonger dans le décolleté de ma robe blanche, goba mon mensonge.

Tout était très pourpre, l'ambiance était à la passion, et la chaleur étouffante faillit me faire chuter un simple instant. Je regardais rapidement les gens tout autour, assis sur des fauteuils, des hommes riches, des personnes venues pour se divertir ! Puis la scène, des danseuses se trémoussant contre les barres métalliques. Peu désireuse de regarder ce spectacle, j'allais m'assoir au comptoir du bar, une mine déconfite, pensive, regardant le message de mon téléphone, le message où il m'avait dit que c'était fini.

« Un whisky s'il vous plait ! »

Je posais mon téléphone, soupirant posant mon coude sur le comptoir, toujours autant pensive. Peut être que le seul moyen d'oublier, c'est de trouver quelqu'un qui me réconforterait cette nuit...

On venait tout juste d'ouvrir le bar, par chance il était dans un cabaret assez réputé. Avec les fêtes de noël en approchent, nous étions obligés de travailler toute la journée, voir toute la nuit. Pour nous, c'était le moment de faire du chiffre d'affaire pour la fin du mois et puis j'avais des salaires à payer aussi. Nous étions en plein service depuis quelques heures maintenant, on servait différentes personnes tout en disant aux gens dans un sale état de donner leur clés de voiture pour les interdire de conduire. Je préférais les revoir revenir le lendemain avec une gueule de bois que de les revoir revenir avec une jambe en moins.

Alors que tout se passait bien, je partis prendre un verre d'eau avant de voir une jeune fille approcher du comptoir, posant son portable dessus pour me demander une whisky. Rapidement et surtout avec habilité, je pris une bouteille de whisky pour remplir le fond d'un verre assez gros et rond. Je pris rapidement un carton pour ne pas mouiller le comptoir avant de déposer le verre juste devant la fille. Ses cheveux roses étaient assez impressionnant et c'était assez rare à voir ça.

« Tu me parais bien jeune pour venir boire de l'alcool toi. Tu es passée devant le videur parce que tu es jolie mais c'est tout je pense. Aller, dis moi ton vrai âge et surtout qu'es-ce qu'une nana comme toi vient faire ici pour boire toute seule ? »

On me demanda autre part, alors je pris la commande pour commencer à servir la personne, mais mon regard ne quitta pas la demoiselle pour lui faire comprendre que je l'écoutais. J'arrivai à faire les mouvements sans problème. Juste après avoir servit l'homme, je pris un grand verre d'eau, me mettant contre le comptoir, en face d'elle bien sûr, commençant à boire mon verre. Je voulais savoir ce qu'une fille comme elle foutait ici.

Lorsque le verre de whisky arriva devant moi, je m'amusais à tourner mon index sur le bord du verre, avant de commencer à boire. L'alcool me fit un effet dingue comme toujours, une chaleur étrange, subite ! Ho mais rassurez vous, je suis bien loin de ne pas tenir à l'alcool, car même si je n'en bois pas beaucoup, j'ai une certaine tenue et surtout une certaine teneur ! Je regardais le barman, un jeune homme plutôt mignon en somme...Hum, pourquoi il me prend la tête celui là ? C'est interdit d'être malheureux dans ce monde de brute ? Je soupirais détournant mes yeux, très légèrement en colère, d'être harcelée de question tout ça parce que j'étais mineur. Je n'avais pas envie de répondre pour l'âge, de laisser  sa question en suspension, mais décida de lui dévoiler l'objet de ma venue, même si je n'avais mais alors vraiment pas envie...

« C'est interdit d'être triste dans cette ville ? Je ne savais pas....Je viens de me faire larguer par mon copain, alors je suis venue oublier...voilà tout ! »

Parfois, quand on m'agaçait, je pouvais être une peste, une vrai chieuse, une vrai teigne mais étrangement, je n'avais pas du tout envie de me battre ce soir, ni même de lutter face à quoi que ce soit ! Je termina d’engloutir mon verre de whisky et en demanda un autre. Non je n'abusais pas, je n'étais juste pas encore assez noyée pour oublier le chagrin qui m'accablait, d'ailleurs, j'avais même du mal à retenir mes larmes, deux trois perlèrent sur mes joues, alors que je les essuyais rapidement.

Ohla. Je venais tout juste de la servir à boire alors qu'elle était mineur qu'elle m'aboyait dessus comme un chien. Ce genre de nana m'énervait au plus haut point. On essaye d'être un minimum poli et gentil et il faut qu'elle nous crache dessus. Une fois qu'elle avait finit son verre, je le pris pour commencer à le rincer et le nettoyer sous l'eau, pour le ranger ensuite juste après ça.

« Pardonnez sa majesté. Je ne souhaitez point vous blesser. Tsseuh. »

Quand elle me demanda un autre verre, je repris l'ancien pour commencer à le remplir en faisant attention de pas en mettre trop, car si elle avait des soucis, je serais le responsable et surtout mon bar fermerait alors que je venais tout juste de l'ouvrir. Je déposai le verre devant elle, remarquant quelques larmes qui coulaient sur ses joues. Bien sûr, vu son caractère elle souhaitait rien montrer en les essuyant à une vitesse folle. Je me retournai en direction d'un tiroir pour attraper des serviettes en papier, le déposant sous son verre.

Juste après ça, je repris mon verre d'eau pour dégager d'en face d'elle. Je n'étais pas le bienvenue et dans ce genre de situation où la personne ne veut pas parler, je désire les laisser dans leur coin. Je retournai à mes occupations, c'est à dire m'occuper de la caisse, prendre les commandes et servir les personnes du mieux que je pouvais. Mon regard ne se posa même plus sur la demoiselle. Elle voulait être ignorer, elle le sera. On a ce qu'on veut au final.

J'avais été un instant agacée ! En même temps, un rien me mettait en rogne depuis que l'autre idiot m'avait jetée par texto ! Pfff il n'avait même pas eu le cran de me le dire en face ! Et dire que moi...je l'aimais ! Quelle idiote j'ai été ! Les larmes continuaient de couler et je continuais de les essuyer comme je le pouvais. Je regardais le verre moins rempli, puis posa mon regard sur le barman, avec un doux sourire ! Finalement, il n'était pas bien méchant. C'est moi qui était juste beaucoup trop mal pour essayer d'admettre qu'en vérité, j'avais besoin d'une personne, besoin de parler, besoin de pouvoir m'exprimer et pleurer un bon coup ! Mais pas ici...Pleurer dans cet endroit, renvoyait à ce que je donnais une image de moi, comme une proie faible pour tous les hommes qui pourraient me convoiter juste parce que mes formes sont attirantes...

J'étais bien trop fière pour admettre mon désarroi face à la situation. C'est alors qu'un homme, aux airs de tombeur s'assit juste à côté de moi très près, m'adressant la parole. Bizarrement, je savais déjà ce qu'il voulait, et il avait beau être friqué, je ne serais pas son jouet !

« Je n'aime pas voir une femme triste, à ruminer devant son verre d'alcool. Si vous voulez je peux vous tenir compagnie...vous êtes plutôt charmante, et beaucoup d'hommes risquent de vous harceler, au moins si vous n'êtes pas seule, vous serez en sécurité...»
« J'ai besoin d'être seule, laissez moi s'il vous plait ! »

Je lisais l'agacement sur son visage et soupira, pfff tu crois que quoi que je suis du genre à e faire avoir par des beaux yeux ! Tu rêves mon gars ! Et comme je devais m'y attendre, il insista.

« Allons ce n'est...vraiment pas bon de rester seule ! »

Il s'approcha passa son bras autour de ma taille, je tentais de m'échapper, mais il me tenait fermement ! Le sale c*nnard. Je suppliais du regard, le barman de m'aider.

Je continuais de servir les gens tout en poussant des longs soupirs lorsque je voyais des gens bourrés me demander encore un dernier verre. Plus la soirée battait de son plein et plus le panier où on mettait les clés de voiture se remplissait. J'aurai pu être un vendeur d'alcool fourbe, profitant de la personne pour le faire payer encore plus, mais je n'avais pas envie d'avoir des soucis avec la justice.

Après quelques minutes à servir, je me posai à l'autre bout du comptoir, sortant une cigarette pour commencer à la fumer. Je ne voulais simplement me détendre pour le coup. Je laissai mes collègues prendre le relais des commandes, je travaillai tout les soirs et je n'avais pas pris de vacances depuis un moment, j'avais besoin de repos. Je pris un autre verre d'eau, car la chaleur se faisait de plus en plus lourde à cause de toute cette ambiance. Après avoir finit ma cigarette, je vis la demoiselle qui m'avait envoyé balader me regarder avec des yeux de chien battu. Mon regard se posa sur la personne à sa droite qui ne la lâchait pas. Je glissai au dessus du comptoir, disparaissant de la vue de la nana. Après avoir marché un long moment, à cause des gens, j'attrapai fermement le bras de l'homme, commençant légèrement à le tordre.

« Du vent. Tu vois bien que tu lui fais peur. Alors tu prends ton verre et tu te casses avant que j'appelle les flics, c'est clair ? »

Il essaya tant bien que mal de se débattre, mais je fis en sorte de serrer un peu plus fort, pour lui faire comprendre qu'il devait se casser. Chose qu'il fit bien évidemment. Une fois qu'il était parti, je fis demi-tour, repassant derrière le comptoir, reprenant mon service, ignorant la fille aux cheveux roses, je respectai son souhait à la lettre au final.

Ce type ne me lâchait pas d'une semelle ! Et même si je lui écrasais le pied avec mon talon, je ne m'attirerais que des ennuis...Le barman, que je suppliais du regard, ne bougeait pas se contentant de fumer sa clope...quel c*nnard ! Finalement, je m'étais trompé sur son compte, il n'en avait rien à faire de mon malheur. Alors que je m'apprêtais à me débrouiller seule, il surgit de derrière nous, et empoigna le mec pour lui tordre le bras...Ce dernier s'en alla, sans demander son reste, et je me retrouvais à nouveau seule comme je l'avais demandé. Mon regard se posa sur celui du beau barman, qui repassait derrière le comptoir. Il m'avait aidé...et moi qu'est-ce que j'avais fait jusqu'ici ? Le dénigrer...Ce que je peux être mauvaise parfois...

« Attendez....heu...je....merci beaucoup ! Et je suis désolée, c'est que je suis un peu tendue, mais les ruptures sont jamais...vraiment facile à vivre...je...vraiment désolée...»

Je baissais mon visage, honteuse. Je n'étais jamais vraiment du genre à me faire pardonner quoi que ce soit, j'avais ma fierté...et je venais de me rabaisser. Enfin en même temps, c'est moi qui était un peu en tort, alors je me devais au moins d'être honnête avec moi même. Je terminais le deuxième verre, en le regardant...

« Je ne sais plus ce que je suis censé dire...censé faire...je suis un peu perdue...ça ne m'est jamais arrivée auparavant !...Je ne suis tombée amoureuse qu'une seule fois, et c'était de lui...et j'ai...je sais pas, je me sens mal...j'ai l'impression d'avoir été poignardée...»

Je réalisais avec effroi que mes histoires devaient certainement l'ennuyer.

« Pardon, je dois vous importuner alors que vous avez mieux à faire....veuillez me pardonner...»

A nouveau, mes larmes coulèrent, finalement c'était plus difficile que je ne le pensais de les retenir, et de se fermer pour ne pas montrer les sentiments qui nous accablent.

Malgré tout ce bruit qu'il y avait dans le bar, j'entendis une voix tremblante me parler. Je me tournai rapidement vers la fille aux cheveux roses pour remarquer qu'elle m'adressait la parole. Alors qu'elle avait été odieuse avec moi, elle était venu m'adresser la parole pour demander des excuses, en m'annonçant que c'était à cause de la rupture avec son petit copain si elle était à fleur de peau. Je hochai doucement la tête tout en la regardant baisser la tête devant moi. Alors, elle continua son discours en venant me dire que c'était le seul mec qu'elle avait aimé, que c'était son premier amour et qu'elle ne savait plus quoi faire maintenant qu'elle était dans cette situation.

« Ca va aller, t'inquiète pas, c'est toujours compliqué la première fois, mais ça va s'arranger. »

Alors que je l'écoutais attentivement, elle vint me dire qu'elle m'ennuyer. Bien sûr que non. J'approchai rapidement près d'elle avec des serviettes en papier, voyant qu'elle commençait à nouveau à pleurer. Je lui tendis tout en faisant un tendre sourire pour essayer de la réconforter. Ma main se posa sur ses cheveux pour les ébouriffer un peu. Je m'étais permis de faire ça, en sachant qu'elle est beaucoup plus jeune que moi.

« Sèche donc ces larmes. Je m'appelle Lawliet si jamais tu veux parler, tu me trouveras toujours ici. Puis, ne te fait pas de soucis pour ton avenir, tu es une jolie nana, tu trouveras un copain à la hauteur de tes espérances. »

Je me sentais affreuse, horrible, avec le maquillage qui avait coulé, je devais avoir du noir sur les yeux, mon mascara avait dû les imbiber - même si j'avais souvenir qu'il était waterproof, foutue marque et pub de propagande - Et pourtant, ce jeune homme me trouvait jolie. Sur mes joues, un léger fard apparut alors que je le voyais ébouriffer mes cheveux et me révéler son prénom. Lawliet ? C'est curieux, ça faisait très british tout ça...C'est vrai je n'étais qu'une gamine, des garçons ils y en avaient des centaines, qui demandait à ce que je soit leur copine ! Mais pourtant, je n'arrivais pas à me faire une raison....C'était définitivement fini, et il ne me récupérerait pas...Qu'avais-je fait de mal pour qu'il me fasse cela de la sorte ? J'aurais préféré mille fois qu'il me trompe avec une autre, je n'aurais eu que de la colère, et certainement pas de la tristesse. Je recevais un message de Lola, je lui expliquais que j'étais de sortie avec une amie...Mauvais mensonge ! Je ne voulais pas qu'elle ressente mon mal être, elle avait ses études et déjà beaucoup plus à penser que de se soucier de moi...

Je scrutais le barman discrètement, pour voir comment il donnait de la bonne humeur aux clients. Il semblait adorer son métier, quelle chance, il avait ! Puis j'avais gagné un confident, mais je ne voulais pas l'embêter pour l'instant, il y avait beaucoup de clients accoudés au bar ! Plusieurs hommes s'étaient mis à me regarder, créant un mal être profond ! Pourtant, je continuais de garder du courage, pour ne pas paraître faible à leur yeux ! Le mieux que je puisse faire pour oublier ma peine, c'est de me laisser charmer...mais je n'étais pas de ce gabarit là de nana ! Je ne voulais pas passer ma nuit avec n'importe qui ! Puis j'avais pas de sex-friend...Lorsque j'avais rencontré l'autre, j'avais tout plaqué, toute ma vie de débauche, à vouloir m'amuser à draguer et tout...Quand le bar commença à se vider, je regardais le jeune homme à nettoyer les verres. Il n'y avait pas que les hommes qui étaient restés, il y avait eu aussi des jeunes femmes, qui semblaient s'intéresser et draguer le jeune homme.

« Vous avez une copine ? »

Je venais de me rendre compte qu'il ne m'avait pas demandé mon nom, quand il s'était présenté. Peut être qu'il ne voulait juste pas le savoir, et qu'ici avoir le prénom de quelqu'un ne signifiait rien ? Il est vrai qu'il doit beaucoup en voir des gens qui lui parlent, et se souvenir de tout le monde n'était pas une mince affaire. Ainsi, surement qu'il m'oublierait comme tout les autres.

« Athéna....et je suis enchantée de vous rencontrer Lawliet...»

Même si elle savait qu'il n'aurait aucune signification, elle se refusait de rester une parfaite inconnue malgré tout !